A la rencontre des Profs … NORA

Bonjour Nora, peux-tu te présenter ?

Bien sûr ! Je m’appelle Nora, j’ai 24 ans et je suis professeure de cirque au Chapiteau Méli-Mélo depuis septembre, octobre précisément. Et surtout je suis…Trapéziste de formation.

Comment es-tu venue au cirque ?

J’ai commencé le cirque assez petite, aux alentours de 7 ans. J’ai une relation faite de hauts et de bas avec le cirque : On s’aime…. On se sépare…. On s’aime …On se sépare. J’ai repris beaucoup de puis l’année dernière…c’est mon retour au cirque !

Pourquoi le trapèze ?

Quand j’étais petite, on m’a emmené voir un spectacle, j’ai vu une trapéziste et j’ai dit  :« Mais moi je veux faire ça ! ».

A l’époque je faisais du tennis….  J’ai fait un sit-in pendant un an : je m’asseyais dans un coin du cours de tennis et je disais… « Moi je m’en fiche, je veux faire du trapèze » !

A la fin de l’année le prof a été voir ma mère en lui disant : « Elle veut faire du trapèze, il faut lui trouver du trapèze ! » 

Après avoir fouillé partout, ma mère trouve une école dans le 18ème  » Cirque et Percussion » qui continu à donner des cours aujourd’hui.

Quelle est ta formation ?

Je me suis beaucoup formée auprès d’Eléna TARAIMOVITCH, enseignante et artiste, spécialiste en acrobatie, souplesse et houla-houp. Elle me suit maintenant en contorsion et équilibre sur les mains.

Pour le trapèze, je suis allée à l’académie FRATELLINI où j’ai pris des cours de Trapèze auprès de Colette SIX enseignante trapèze et figure incontournable des Noctambules à Nanterre.

J’ai aussi beaucoup appris auprès de Marina GOLOVINSKAIA, spécialiste en acrobatie et aériens.

Qu’est-ce qui est magique quand tu es sur ton trapèze ?

Le cirque c’est une manière de retourner au corps, j’ai besoin de passer par le corps pour comprendre ce qui se passe dans ma vie. C’est quelque chose que j’ai coupé pendant longtemps et qui ne m’a pas fait du bien du tout. Pour moi ça s’approche presque de la thérapie, le passage par le corps. Retourner au trapèze est une manière de retourner à moi-même. J’ai besoin de sentir mon enveloppe corporelle, ce retour au corps, c’est quelque chose qui m’habite, qui est partie prenante de ma manière de vivre.

Quels types de public accompagnes-tu ?

Au chapiteau Méli-Mélo, je fais cours pour tous les âges. Je donne surtout cours le samedi plus des stages pendant les vacances scolaires.

Le samedi, je commence le matin avec les parents -enfants, avec des petits qui ont 3 ans et je termine avec les adultes, en passant par toutes les classes d’âges. 

C’est hyper complet, c’est une journée bien remplie et hyper intéressante.

Les stages, je les ouvre à partir de 12 ans, c’est ado/adulte.

Que fais-tu en parallèle de Méli-Mélo ?

En parallèle, je m’entraine énormément et je vise les écoles de cirque. Mon objectif de cette année est de viser les écoles de cirque et de réussir à rentrer dans une école de cirque. Si ça marche, tant mieux, si ça ne marche pas, ce n’est pas ça qui va m’empêcher de continuer à faire ma vie dans le cirque.

J’ai fait beaucoup de choses, voyager, bosser dans des trucs plus ou moins fun et l’an dernier, je me suis dit « Nora il faut que tu prennes une année pour faire ce que tu aimes ». 

Je me suis réinscrite à la fac et… je me suis réinscrite au trapèze et …le trapèze a gagné !

Depuis cette année je dédie ma vie au cirque et au trapèze. Ma vie c’est le cirque.

Un mot pour les jeunes … et les adultes ?

Tout le monde peut faire du cirque, c’est hyper important : tout le monde peut faire du cirque à m’importe quel âge. Il n’y a pas d’histoire de « je suis trop vieux, trop vieille, je ne suis pas assez souple, je ne suis pas assez… machin…ou …truc » NON !

Ce qu’il y a de beau dans le cirque c’est la diversité des corps, c’est vraiment important de le souligner : Cette diversité des corps, cette diversité des capacités, cette diversité des savoir-faire. Tout le monde a quelque chose à amener au cirque, que ça soit créer des agrès, assurer des agrès, créer avec le corps, créer avec la tête…tout le monde à quelque chose à amener au cirque. C’est un lieu d’expérimentation génial, et tout le monde y à sa place.

Quelle est la place du cirque dans notre société ?

On est dans une société ou on est coupé de notre corps, on vit dans quelque chose d’aseptisé, coupé de notre corps. Je suis parisienne et vivre à Paris te coupe encore plus de ton corps : t’es dans une routine Métro, Boulot, Dodo et t’es pas dans toi. Le cirque est une manière de se reconnecter avec soi-même. Toute pratique sportive le permet mais dans le cirque il y a un champ des possibles tellement immense qu’on y trouve toujours son compte. Et parce que tout le monde est capable de faire du cirque. J’insiste, on ne part jamais de nulle part, on a toujours quelque chose d’intéressant à amener, un regard nouveau à apporter. C’est une forme de résistance de passer par le corps, c’est résister à cette société capitaliste qui nous aspire notre âme.

Merci Nora pour ce beau partage.

Pour rencontrer Nora, rendez-vous au chapiteau les samedis de 10h à 19h30 !