Le projet pédagogique

Dans le cadre de l’enseignement que nous dispensons, nous partageons les objectifs proposés par la Fédération Française des Ecoles de Cirque :

– Pédagogie : le cirque est un art. Il s’enseigne dans le respect de la personne.

– Formation : il s’agit d’assurer dans les écoles un enseignement de qualité. Ce principe passe par une formation adaptée pour les enseignants des arts du cirque.

– Santé : il faut permettre de développer les qualités physiques de l’individu dans le respect à long terme du potentiel de chacun.

– Sécurité : il n’existe pas de « petite sécurité » pour une « petite école » ni de « grande sécurité » pour « une grande école ».

LE PROJET ÉDUCATIF

Pourquoi considérer le cirque comme un lieu et un moyen d’éducation ?

Objectifs

  • Découvrir l’univers des arts du cirque.

Le cirque, art du métissage qui sait conjuguer modernité et tradition, est souvent classé au registre du spectacle pour enfant. Il est pourtant un art où le corps tout entier est utilisé à des fins d’expression, où la musique, omniprésente, vient révéler l’émotion. Fait de poésie, de métaphores, de clin d’œil, de rires, de pleurs, le cirque est un spectacle d’émotions, en perpétuelle recherche d’insolite, de merveilleux. L’essentiel n’y est pas la technique ou l’exploit mais ce qu’il transmet émotionnellement à son public ; il est lieu de création, d’innovation.

Autour du spectacle, c’est un travail d’équipe où les mots solidarité, aide et entre-aide, écoute de l’autre prennent tout leur sens, c’est aussi un travail de persévérance et de rigueur.

Cet univers où générations, genres et appartenances sociales savent s’écouter, où le merveilleux nous tend les mains, est celui que nous voulons faire découvrir au plus grand nombre. En cela, favorisant l’accès aux spectacles, faisant découvrir les différents agrès, nous éduquons un public.

  • Participer au développement physique et au renforcement de la confiance en soi.

A travers l’apprentissage des technicités des différents agrès circassiens, tout en tenant compte des spécificités de chacun, nous souhaitons favoriser le développement psychomoteur, faire découvrir des sensations corporelles inhabituelles, faire évaluer et gérer la prise de risque, développer la concentration, la connaissance de son corps, de ses limites, de son mouvement dans l’espace et dans le temps.

  • Favoriser le travail de groupe fondé sur l’aide et l’entraide –travail sur la socialisation-.

Les arts du cirque nécessitent un travail de groupe en opposition avec l’esprit de compétition qui anime la plupart des activités sportives. Lors des apprentissages des différentes techniques, il est important que chacun vienne en aide aux autres ; la nécessité de partager savoirs et sensations apportent bien plus qu’un simple travail de groupe. On peut parler ici de complicité, d’écoute accrue au sein du groupe qui peut se rapprocher alors de l’esprit d’une troupe, d’une synergie de groupe.

  • Etre un lieu de créations, d’échanges et de ressources

Les Méli-Mélo ne pratiquent pas une activité sportive en soi. Il est question ici d’une activité artistique. Ceci est indissociable de la « production » d’une « œuvre ».

La création d’un spectacle vivant nécessite le regard des autres, l’expérience de personnes ayant déjà expérimenté la scène, la piste ou encore la rue. Elle nécessite aussi l’accès à un lieu de répétition et à un matériel spécifique. Puis vient l’envie et le besoin d’exprimer cette création devant un public. C’est tout cela que l’association tente de mettre en place pour tout ceux qui ont le désir de se mettre en scène.

Moyens

  • Création et animation d’ateliers de découverte et d’initiation aux arts du cirque

L’association Méli-Mélo met en place des ateliers hebdomadaires à destination d’enfants de 4 à 15 ans et 1 atelier hebdomadaire adulte. Des ateliers de découvertes qui se dérouleront lors des périodes de vacances de la zone C sont organisés avec nos différents partenaires.

  • Matériel adapté à chacun et enseignants spécialisés dans les arts du cirque.

Les Méli-Mélo disposent d’un matériel conséquent (matériel de jonglage et d’équilibre, matériel aérien, costumes, tapis etc.) et adapté à chacun (petites balles pour les enfants, échasses de moins d’un mètre pour débuter etc.). Il nous reste encore à bien « penser » celui-ci, il est important qu’il puisse servir à tous et qu’il y ait en nombre suffisant des éducatifs. Ce matériel est renouvelé régulièrement auprès de fournisseurs spécialisés dans les arts du cirque tels que « NetJuggler », Oradour-sur-Glane (87) ou bien « Black Z Equipment », Emerainville (77).

L’association donne accès aux encadrants à une formation à l’enseignement des arts du cirque. En cela, elle défraie les cours qu’ils prennent à l’école des Noctambules et subventionne leur formation au TIAC ou au BPJEPS.

  • Rencontres avec des professionnels circassiens, fond documentaire, résidences.

Certains Méli-Mélo côtoient d’autres écoles d’arts du cirque où de nombreux professionnels sont en résidence, ils participent en tant que professionnels ou spectateurs à de nombreux festivals (Chalon, Aurillac etc.). L’association met à disposition un petit nombre d’ouvrages sur le cirque et les arts de la rue. Ceci est important pour établir un contact avec le monde de la piste et être un lieu de ressources artistiques.

LE PROJET PÉDAGOGIQUE

  1. Les Objectifs.

  • Découvrir et s’initier aux différentes techniques de cirque par une approche ludique.

  • Développer l’expression et la créativité.

  • Apprendre à être à l’écoute de ses sens, développer ses capacités de perception, d’observation et de concentration.

  • Faire l’expérience de la persévérance.

  • Prendre conscience de l’autre (dans les processus d’apprentissage et de création).

  • Valoriser la pluridisciplinarité et la transdisciplinarité.

2. Les moyens

  • Préparation des séances avec des exercices qui font appel à la curiosité, l’imagination, la sensibilité de chacun.

  • Mettre l’enfant à l’aise en créant une atmosphère de confiance.

  • Déroulement rythmé des séances, (mise en activité progressive à travers un échauffement, travail sur les différentes disciplines, retour au calme à travers des étirements ou des jeux de relaxation).

  • Enseignement adapté à l’âge des participants. Chaque âge a ses spécificités qu’il est important de respecter. En cela, les exigences sur la sécurité,  les apprentissages et la durée des ateliers seront adaptés.

  • Enseignement adapté aux aptitudes de chacun.

L’enseignant sera à l’écoute de son groupe (entité à part entière) en terme d’implication et de motivation. Il adaptera les difficultés et les contraintes aux aptitudes de chacun et ce en terme de santé et de sécurité. Il fera attention d’une séance à l’autre avec un même individu en tenant compte des facteurs extérieurs (fatigue, blessure, stress).

  • Enseignement adapté à la durée de l’atelier proposé.

Atelier de sensibilisation (durée d’une ½ ou d’une journée), petite mise en bouche autour des disciplines des arts du cirque.

Atelier de découverte (durée de 4 à 10 séances), dégustation variée de la cuisine circassienne pouvant même aller jusqu’à l’élaboration de sa propre recette.

Atelier initiation et perfectionnement (durée, séances hebdomadaires sur une année), devenir un cuisinier émérite capable de composer au sein d’une grande cuisine un menu complet à la sauce circassienne relevée (voir les cycles de formation ci-dessous).

  • Création d’une troupe.

Le fait de découvrir de nouvelles sensations et d’enrichir son vocabulaire corporel, de le faire ensemble en se livrant à l’autre et à son regard, en se touchant en se reposant les uns sur les autres sont autant de facteurs liants entre les individus. C’est une découverte de soi, de l’autre et des possibilités de s’exprimer à plusieurs. Il n’y a pas de recherche de performance, on vient pour se faire plaisir, pour s’épanouir et trouver sereinement sa place au sein du groupe. Il sera demandé à chacun d’exprimer son ressenti, de verbaliser ses sentiments. C’est le plaisir de se retrouver, d’apprendre, de s’exprimer et de créer ensemble, le groupe devient la troupe.

3. Les Cycles.

Chaque individu a des aptitudes tant physiques qu’émotionnelles, qui lui sont propres. Dans le but d’amener ce potentiel à s’exprimer pleinement par le biais des différentes disciplines proposées, nous avons choisi de travailler par cycle pour les ateliers annuels. Ces cycles correspondent a trois étapes importantes de l’apprentissage des arts du cirque ; la découverte à l’aide de matériel spécifique, puis l’acquisition des techniques de bases avec un travail en parallèle sur le potentiel artistique et enfin un approfondissement technique pouvant aller vers une spécialisation accompagné d’une recherche sur l’expression, l’improvisation, l’esthétisme avec pour objectif une mise en piste.

Durant chaque cycle le travail sera plus axé sur un objectif mais ne sera pas uniquement centré dessus.

  • Un premier cycle, au cours duquel l’objectif principal sera la découverte des disciplines ainsi que des règles de sécurité accompagnant leur apprentissage (il ne s’agit pas de montrer ce qu’il ne faut pas faire mais d’encourager une pratique qui limite les risques au maximum). Cette découverte est en fait une appropriation de la piste (de l’atelier) par les élèves. Ils apprennent à ressentir et développer des sensations personnelles par rapport à chaque agrès, notre rôle étant alors d’élargir la palette et de faciliter l’expression de ces sensations en modifiant différents paramètres tels que les postures, le rythme, la musique. C’est donc de façon ludique que débutera le travail sur la technicité et la créativité.

  • Le deuxième cycle est consacré au groupe, à cet autre multiple et un à la fois. Le travail sur des sensations individuelles cède le pas au travail collectif mais aussi au fait de se livrer (il faut donner pour recevoir). Chacun développera  l’attention portée à soi et aux autres, le groupe s’ouvrira à l’échange, au partage. Cela ne peut se faire sans une attitude respectueuse de tous. Les risques sont désormais pris à plusieurs, il faut pouvoir compter les uns sur les autres, risques physiques tout autant que risques moraux dus à l’exposition au regard de l’autre (peur de l’échec, humiliation). Nous prendrons le temps (à chaque séances) de verbaliser ensemble ces nouvelles sensations et de désamorcer par la parole les éventuelles tensions.

  • Le troisième cycle repose sur la transversalité et le travail de création. Dans un premier temps il sera question de compiler les différentes techniques apprises et de montrer la diversité des combinaisons possibles. Ensuite, l’ajout de certaines contraintes qui sont autant de stimuli (temps, nombre, espace, histoire, caractère à jouer) ouvre sur un travail de création. Une aide sera apportée à tous pour mettre en valeur ce travail en terme d’occupation de l’espace, de lisibilité du « numéro », de son rythme et du volume sonore (voix distincte). Les costumes et la musique sont des éléments primordiaux qui feront également l’objet d’une recherche artistique.

  • Le dernier cycle sera plus particulièrement destiné à la création et aux répétitions d’un spectacle qui vient achever cette année de travail (bien qu’il y aura certainement eu d’autres représentations auparavant ne serai-ce que pour acquérir de l’expérience). Comme une troupe avec ses hauts et ses bas, l’atelier sera le lieu d’échanges privilégiés sur le montage du spectacle, chacun apportant sa pierre à l’édifice.